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Des critères plus stricts pour le bien-être équin aux Jeux olympiques de Paris ?

Après les multiples polémiques soulevées par les épreuves équestres aux Jeux olympiques de Tokyo, un groupe d’étude « condition animale » s’est penché en France sur la question du bien-être équin lors de ce genre d’évènement. Il en est ressorti un rapport listant 46 recommandations, dont certaines pourraient être adoptées pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Robin Godel et son cheval Jet Set. (© FEI)

Cavalière qui violente son cheval lors de l’épreuve équestre du pentathlon, sang dans les naseaux du cheval de Cian O’Connor durant la compétition de saut d’obstacles, décès du cheval de Robin Godel après un incident sur le cross,… Les épreuves équestres de Jeux olympiques de Tokyo ont été émaillées d’évènements qui ont suscité de l’émotion voire de l’indignation auprès des médias et du grand public. A tel point que des pétitions ont été lancées par diverses organisations animalistes pour retirer les compétitions avec les chevaux des Jeux olympiques.

Conscients qu’il s’agit d’un véritable sujet de société, les Français qui seront les prochains à accueillir les Jeux olympiques en 2024 à Paris ont décidé de se pencher sur la question. Un groupe d’études « condition animale » présidé par le député Loïc Dombreval a auditionné pendant plusieurs mois des vétérinaires, membres des institutions équestres françaises, cavaliers professionnels, scientifiques et même Ingmar De Vos (président de la FEI) pour établir une liste de 46 recommandations sur le bien-être équin pour les Jeux olympiques de Paris.

© FEI

Ces recommandations concernent des sujets variés comme l’hébergement des chevaux, le harnachement, l’alimentation, les épreuves de chaque discipline, les soins, etc. En voici quelques exemples :

Concernant le dressage, les recommandations préconisent notamment d’interdire les attitudes exagérément contraignantes comme l’hyperflexion.

En saut d’obstacles, il est entre autres question de revenir à l’ancien format avec des équipes de 4 cavaliers et un « drop score », mais aussi la compétition par équipes avant celle individuelle. Les recommandations évoquent aussi l’importance d’éviter les épreuves aux moments les plus chauds de la journée, et d’envisager la possibilité de modifier le planning en fonction de la météo.

© FEI

En concours complet, le rapport souligne notamment l’importance de continuer à développer de meilleures protections pour les jambes des chevaux en cross, et de vérifier parfaitement l’état de santé physique des chevaux avant leur engagement aux Jeux olympiques. Les recommandations proposent aussi que le parcours de cross soit équipé de 100% d’obstacles qui peuvent céder en cas de chute ou d’accroche par le cheval, et que la qualité des sols soit évaluée et validée par des appareils brevetés.

Enfin, pour le pentathlon, le rapport conseille d’attribuer un seul cavalier par cheval pour éviter aux équidés des tours multiples, de baisser la hauteur des obstacles à 110 cm maximum ou encore d’effectuer le tirage au sort 24 heures à l’avance pour que les couples cavalier/cheval puissent avoir un peu de temps pour faire connaissance.

Il est aussi question dans les recommandations d’améliorer les contrôles et la surveillance, notamment avec l’aide de la vidéo. Le groupe de travail évoque aussi la possibilité d’utiliser des grilles d’évaluation validées par la filière équine pour attribuer une note de « bien-être aux Jeux olympiques ». Cette mission serait confiée à un comité bien-être composé d’indépendants qui travailleraient directement sur site et via la vidéosurveillance.

© FEI

Pour l’instant, ces recommandations ne sont que des propositions et n’ont pas valeur réglementaire. « C’est au comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 et à lui seul, en lien avec les différentes organisations auditionnées, de décider du devenir de ces recommandations », peut-on lire dans le rapport du groupe d’étude « condition animale ».

Ce dernier précise aussi : « Ces recommandations paraîtront probablement excessives à certains professionnels et insuffisantes aux yeux de certains animalistes. Cela signifie sans doute que le curseur est bien placé, raisonnable et sans excès, un équilibre qui permettrait aux chevaux, aux cavaliers, aux équipes, aux organisateurs et à la France de vivre de merveilleux Jeux Olympiques de Paris 2024, placés sous le signe du bien-être des chevaux. » Rendez-vous dans deux ans pour voir si ces recommandations déboucheront sur des mesures concrètes !

Retrouvez ici le rapport complet et les 46 recommandations détaillées.

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