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Shiatsu : quels bienfaits pour le cheval ?

Autrefois réservé aux humains, le shiatsu se répand depuis plusieurs années chez les animaux, et surtout chez les chevaux. Malgré cette notoriété croissante, la pratique reste encore mal connue et certains propriétaires de chevaux ignorent par exemple quand et pourquoi il est utile d’y avoir recours. Pour répondre à ces questions, nous avons rencontré Fanny De Maré, praticienne en shiatsu équin et directrice/formatrice de l’école Kink’Uma. Elle nous explique en quoi consiste le shiatsu, et surtout quels sont ses effets bénéfiques sur les chevaux :  

Fanny De Maré, praticienne shiatsu et directrice de l’école de formation Kink’Uma. (© Christophe Bortels)

Ces dernières années, le shiatsu équin prend en plus en plus d’ampleur, tant en termes de praticiens que de propriétaires qui y ont recours pour leurs chevaux. Cette pratique d’origine japonaise s’apparente à première vue à un massage, mais en réalité le shiatsu est plus complet que ça… Issu de la médecine traditionnelle chinoise, il agit aussi bien sur le physique que sur les aspects mental et émotionnel. « En médecine chinoise, le corps est considéré comme un ensemble », explique Fanny De Maré, praticienne et directrice/formatrice de l’école de shiatsu équin Kink’Uma. « L’idée générale est que l’énergie – aussi appelée Ki – circule dans tout corps vivant via des canaux énergétiques interconnectés que sont les méridiens. Chaque méridien est relié à un organe et une fonction physique, mais aussi à une émotion. Tant que l’énergie circule librement dans les méridiens, le corps est en bonne santé. Par contre, quand des blocages surviennent, c’est là qu’apparaissent des déséquilibres et effets négatifs au niveau physique, mental et/ou émotionnel. »

Le shiatsu fonctionne notamment avec des pressions ciblées des mains. (© Christophe Bortels)

L’objectif du shiatsu est de favoriser ce passage de l’énergie – et donc la bonne santé – en prévenant ou en supprimant les blocages. Pour cela, le praticien utilise des étirements, des mobilisations du corps et surtout des pressions ciblées sur les méridiens par lesquels passent l’énergie. « Les lignes et points sur lesquels on travaille sont les mêmes qu’en acupuncture, une discipline cousine », précise Fanny De Maré. « La différence est qu’on n’agit pas avec des aiguilles mais avec des pressions de doigts comme le signifie le mot « shiatsu » en japonais. »

Des chevaux particulièrement réceptifs

Le shiatsu a été développé il y a plus de 100 ans et s’adressait à la base uniquement aux humains. Son utilisation a été transposée aux chevaux dans les années 1980 par Pamela Hannay, une praticienne américaine. Depuis lors, le shiatsu est aussi utilisé pour d’autres animaux car les méridiens sur lesquels il se base se retrouvent chez tous les êtres vivants.

Les chevaux se relaxent rapidement lors des séances de shiatsu. (© Christophe Bortels)

La technique a pris une certaine ampleur dans le monde équestre car les chevaux sont particulièrement réceptifs au shiatsu : « Ce sont des animaux très sensibles, notamment au toucher, et ils savent ce qui est bon pour eux », observe Fanny De Maré. « En séance je remarque souvent que les chevaux participent beaucoup et savent très bien me faire comprendre ce qui leur pose problème. Par après, certains vont même jusqu’à reproduire tout seuls les étirements que je leur ai fait réaliser ! »

Dans quel cas utiliser le shiatsu ?

Les chevaux sont particulièrement réceptifs au shiatsu, mais celui-ci ne remplace évidemment pas le travail des autres professionnels équins de la santé. Il agit en complément et l’on peut y avoir recours pour de multiples raisons comme :

En pratique, une séance de shiatsu dure en moyenne une heure et le tarif tourne autour des 60 euros. Un repos de 24 heures est conseillé juste après pour permettre à l’énergie de recirculer dans le corps, et souvent Fanny De Maré donne de petits « devoirs » aux propriétaires après sa visite. « Il peut s’agir d’effectuer des manipulations, de sortir un peu plus le cheval, de faire quelques adaptations alimentaires,… En tant que praticienne, mon but est de contribuer au bien-être général du cheval et d’aider les propriétaires à identifier la sources des problèmes. Certains ne s’en rendent pas toujours compte, mais parfois les ennuis viennent simplement d’une alimentation inadaptée, d’un manque de sorties ou de contacts sociaux, etc. »

Une pratique accessible à tous

Comme les masseurs et bien d’autres professions équestres, le métier de praticien shiatsu n’est actuellement pas reconnu en Belgique. Pour trouver un professionnel ou une formation de qualité, l’idéal est de se tourner vers le site de la Fédération Belge de Shiatsu où l’on peut trouver les coordonnées des praticiens et établissements reconnus. En général, les formations pour devenir professionnel en shiatsu équin s’étendent sur trois cycles ou années composés de plusieurs week-ends de cours théoriques et pratiques ainsi que d’études de cas et bien sûr d’examens. Elles intègrent également des notions de shiatsu humain afin que les praticiens puissent aussi accompagner les cavaliers.

En parallèle des formations professionnelles, il existe aussi de stages pour s’initier au shiatsu. (© Christophe Bortels)

En parallèle de ces formations, on voit se développer de nombreux stages d’initiation au shiatsu. Ceux-ci sont bien sûr insuffisants pour devenir professionnel, mais l’objectif est plutôt de faire découvrir la pratique et permettre à chacun d’en utiliser les bases avec son cheval. Comme le précise Fanny De Maré, le shiatsu est en effet accessible à tous moyennant un peu de pratique : « Il faut oser, tout le monde en est capable ! Après un stage d’initiation, la pratique se limite évidemment à l’aspect relaxation mais je trouve qu’en tant que cavalier, faire une séance de shiatsu à son cheval est une façon de lui rendre tout ce qu’il nous donne. C’est en effet un moyen de lui apporter du bien-être et de communiquer autrement avec lui. »

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