Les essentiels pour une saison de concours réussie

Peu importe la discipline, une saison de concours réussie ne s’improvise pas ! Préparation du cavalier et du cheval, planification et fréquence des concours, gestion au fil des mois : focus sur les principaux éléments à soigner pour progresser avec son cheval, optimiser ses résultats et surtout se faire plaisir...

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© FEI

Même s’il est désormais possible de sortir presque toute l’année dans certaines disciplines, pour beaucoup de cavaliers la saison de concours s’étend du printemps à l’automne. Ces quelques mois passent généralement très vite, c’est pourquoi il est utile de bien les préparer et les planifier en amont, peu importe que l’on concoure pour son plaisir ou avec des ambitions de résultats. Voici quelques étapes indispensables pour vous aider à organiser une saison de concours constructive et réussie :

Faire le point sur son niveau

Au moment d’entamer l’organisation de sa saison de concours, la première chose à faire est de déterminer où l’on en est avec son cheval. Si l’on a déjà derrière soi une saison complète, il faut profiter de la fin de celle-ci pour faire le point sur les mois écoulés : Quels ont été les éléments positifs et les difficultés rencontrées ? Quelles sont les principales choses à travailler/améliorer au niveau du cavalier et du cheval pour la saison suivante ?

Si le cavalier et/ou sa monture s’apprêtent par contre à découvrir les terrains de concours ou à les retrouver après une longue interruption, il faut analyser en toute objectivité le niveau du couple : Quelle hauteur parvient-il actuellement à enchaîner en parcours d’obstacle à la maison ? Ou quelle reprise de dressage est-il capable de dérouler ? Quels sont les exercices à apprendre, les choses à maitriser pour pouvoir aller sereinement en concours ?

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La fin de saison précédente est un moment idéal pour faire le point sur son niveau, ses points forts et points faibles (© Unsplash/Philippe Oursel)

Il faut prendre en compte ce qui sera demandé en piste, mais aussi ce qu’implique un concours : le transport, l’échauffement au paddock avec d’autres chevaux, l’ambiance sonore et tous les autres éléments qui peuvent demander une préparation/adaptation.

Que l’on soit expérimenté ou non, il est toujours utile de demander un avis extérieur, de préférence à son coach. Cela évitera de surestimer ou au contraire sous-estimer ses propres compétences et celles de son cheval. L’intérêt de faire le point sur son niveau et celui de sa monture est en effet de savoir quelles épreuves et quels objectifs on peut viser pour progresser, et quels moyens il faut mettre en place pour y parvenir. Il est donc nécessaire que cette réflexion ait lieu quelques mois avant le début de la saison, afin que le cavalier et son cheval puissent avoir le temps de se préparer physiquement et techniquement. La préparation en question comprend bien évidemment du travail à la maison, mais elle peut aussi inclure des compétitions intimes, des entrainements en extérieur ou encore des concours officiels d’une difficulté moindre pour se mettre progressivement dans le rythme.

Fixer des objectifs réalistes

Que l’on aille au concours pour décrocher des résultats ou simplement pour se faire plaisir, il est essentiel de se fixer des objectifs. Cela vaut aussi pour le travail quotidien car, comme nous l’expliquions dans un précédent article, les objectifs permettent de se motiver, de se structurer et de progresser.

Les buts à atteindre peuvent être variés : être sans faute sur une telle hauteur en obstacles, se qualifier pour un niveau de reprise supérieur en dressage, terminer un cross dans telles conditions, décrocher une sélection pour une compétition ou un championnat, finir une course d’endurance sur telle distance… Bref, les objectifs sont personnalisables mais pour qu’ils soient utiles et atteignables, il faut qu’ils soient réalistes, qu’ils apportent du plaisir et soient concrets/évaluables.

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L’objectif que l’on se fixe doit être mesurable et apporter du plaisir. (© Libby Law / FEI)

On peut évidemment définir un but principal et des objectifs intermédiaires pour y parvenir : par exemple avant de pouvoir jouer la victoire au barrage sur 1m20, il faudra d’abord être sans faute sur cette hauteur, savoir effectuer des virages serrés au galop, etc. Là aussi l’aide du coach est souvent cruciale, aussi bien pour déterminer les objectifs que pour encadrer le travail nécessaire à leur accomplissement.

Choisir ses concours

En plus de baliser la progression, les objectifs vont aussi aider le cavalier à organiser son planning de concours. Participer à telle compétition ou tel championnat peut d’ailleurs être un objectif en soi. Dans ce cas, il est recommandé d’établir son planning à partir de la date de l’échéance : si l’objectif est de prendre part à un championnat au mois d’août, on commencera par exemple sa saison avec quelques compétitions plus faciles, puis on augmentera progressivement la difficulté et on veillera aussi à prévoir des périodes de repos pour que le cheval arrive en forme le jour J. Il ne faut par ailleurs pas oublier les éventuels critères à remplir pour se qualifier, comme un nombre minimum de participations, des résultats à engranger, etc.

Certains chevaux ont besoin de sorties régulières pour être à l’aise physiquement et/ou mentalement sur les terrains de concours, alors que d’autres pas.

De manière plus large, on choisira ses concours en fonction des dates, des infrastructures, des déplacements, des épreuves proposées,… La fréquence des sorties est aussi un critère important à prendre en compte : elle dépendra d’une part des souhaits et moyens financiers du cavalier, et d’autre part du cheval. Certains chevaux ont besoin de sorties régulières pour être à l’aise physiquement et/ou mentalement sur les terrains de concours, alors que d’autres pas. La discipline et le niveau de l’épreuve vont également dicter la fréquence, car l’effort fourni n’est pas le même pour un parcours d’obstacles sur 90 cm ou une course d’endurance de 160 km. Enfin, il faut tenir compte de tout ce qui entoure l’épreuve et peut fatiguer le cheval : la durée du concours, le trajet pour s’y rendre, les conditions météo, etc.

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La difficulté de l’épreuve va notamment dicter la fréquence des sorties en concours. (© FEI)

De manière générale, il est déconseillé de sortir tous les week-ends sur de longues périodes, au risque de blesser son cheval et/ou de le lasser mentalement. On peut bien sûr parfois enchaîner deux compétitions, mais il est de toute façon essentiel de prévoir des moments de repos. De plus, enchainer trop fréquemment les compétitions ne permet pas d’avoir assez de temps entre les concours pour affiner son travail et rectifier d’éventuels petits soucis.

S’adapter en cours de route

Le sport et les chevaux comportent une part d’imprévisibilité, donc même si l’on planifie bien sa saison il faut être prêt à faire face à des éléments inattendus. Il peut s’agir d’une date importante annulée à cause de la météo, d’une petite blessure du cheval, d’une contre-performance… Peu importe la raison, l’essentiel est de rebondir intelligemment et de savoir adapter ses objectifs et son planning. En cas de blessure du cheval ou du cavalier, ces éléments seront bien évidemment dictés par le protocole du vétérinaire ou du médecin.

Il est préférable de revenir aux bases plutôt que de continuer et risquer des problèmes plus difficiles à résoudre.

D’autres imprévus sont parfois moins évidents à cerner, comme par exemple une perte de confiance de la part du cavalier/cheval, une baisse de forme, l’apparition de défenses… Pour éviter de risquer l’accident, la blessure ou la contre-performance, le principal est d’écouter son cheval et de se remettre en question en cas de comportement inhabituel. Si les signaux d’alarme sont d’ordre physique, le premier réflexe à avoir est d’effectuer un contrôle vétérinaire. En cas de problème concernant plutôt la technique ou la confiance, mieux vaut généralement mettre en pause sa saison et passer un ou plusieurs concours le temps de régler le problème puis par exemple reprendre sur des épreuves plus faciles. Cette manière de faire peut sembler une perte de temps, mais il est préférable de revenir aux bases plutôt que de continuer et risquer des problèmes plus difficiles à résoudre.   

Il peut être utile de zapper quelques concours prévus à son planning en cas de problème, ou si au contraire tout se passe mieux que prévu. (© FEI)

Dans le cas où tout se passe exceptionnellement bien, on peut aussi choisir de zapper quelques concours qui ne sont pas nécessaires pour atteindre son objectif ou compléter sa préparation. Parfois le passage à un niveau supérieur peut même être anticipé, mais attention à ne pas brûler les étapes. Bien que très appréciable, une victoire n’est par exemple pas suffisante pour justifier à elle seule un changement d’épreuve. Il est préférable de se baser sur plusieurs indicateurs comme la facilité du cheval et du cavalier à dérouler ce niveau, la régularité de leurs performances et leur avancée dans l’entrainement. Inutile en effet de passer sur des parcours du mètre 20 si l’on n’est pas capable d’en enchainer aisément à la maison, ou de s’inscrire dans une reprise de dressage avec des changements de pieds rapprochés si le couple ne maitrise pas ce mouvement.

En bref, la réussite d’une saison de concours tient en quelques éléments clés comme une bonne préparation, l’écoute de son cheval et de ses sensations, et surtout du bon sens pour réagir de façon adéquate et s’adapter si nécessaire. En gardant ceci à l’esprit, vous disposez de tous les ingrédients nécessaires pour profiter de votre saison et, qui sait, décrocher de beaux résultats !  

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !