Exercice : une ligne brisée de 3 obstacles

La ligne brisée est un classique en jumping mais aussi en cross, où les obstacles ne sont pas toujours alignés. Pour habituer le cheval à ce genre de configuration, la coach et cavalière internationale de complet Virginie Caulier nous propose une ligne brisée avec non pas deux obstacles comme d’habitude, mais trois. Une bonne façon de travailler le contrôle et la réactivité du cheval :

ligne brisée
© Christophe Bortels

En parcours d’obstacle ou même de cross, les lignes brisées sont fréquentes mais elles se composent généralement de deux sauts. Ici, Virginie Caulier nous propose un enchainement comptant trois obstacles à franchir en enchainant deux lignes brisées différentes. Cette configuration nécessite un peu d’expérience avant de se lancer, mais « elle est très efficace pour travailler le contrôle du cheval et apprendre à éviter les dérobades », comme le souligne la cavalière et coach de complet.

En proposant un enchainement plutôt inhabituel, l’exercice aide aussi les chevaux à se concentrer et leur apprend à chercher l’obstacle suivant. De quoi obtenir une monture plus attentive et réactive, que ce soit pour aborder un parcours de cross, un barrage ou même un obstacle en sortie de virage lors d’un parcours de jumping !

L’exercice

L’exercice consiste à placer une ligne de 3 obstacles qui, vus d’en haut, forment une sorte de V : le premier et le dernier sont sur la même ligne, alors que le second est en décalage. Le cavalier et son cheval vont ainsi devoir enchainer deux lignes brisées dans des directions différentes. Le contrat de foulée entre les obstacles peut être libre au départ, mais on essayera d’aboutir à terme à deux foulées entre chaque obstacle, « une distance idéale pour travailler la réactivité du cheval sans pour autant le mettre en difficulté », confie Virginie Caulier.

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La ligne est composée d’un premier et dernier obstacle alignés, et d’un deuxième saut en décalage. (© Christophe Bortels)

Comme dans une ligne classique, la distance doit être calculée en prenant pour repère le milieu de chaque obstacle. La hauteur des barres pourra être adaptée en fonction du niveau du cavalier et du cheval, mais l’intérêt de cet exercice n’est pas de sauter haut. L’objectif est que le cheval franchisse la ligne sans courir, en gardant le même rythme et en restant bien au milieu de chaque barre. Pour ce faire, il faudra qu’il apprenne progressivement à sauter en tournant légèrement au-dessus de la barre, de sorte à atterrir dans le bon axe pour franchir le saut suivant.

Progression sur la ligne brisée

Avant d’entamer cet exercice, il est nécessaire que le cheval et le cavalier soient à l’aise sur le franchissement d’une ligne brisée classique avec deux sauts. Si le couple rencontre déjà des difficultés comme des dérobades sur ce genre d’enchainement, mieux vaut revenir aux bases car la ligne brisée de 3 obstacles risque d’accentuer ce genre de problème.

Pour démarrer en douceur et aider le cheval à comprendre l’exercice, il est préférable de placer 3 barres au sol à franchir au trot, en veillant bien à rester au milieu de chaque barre. Ensuite, on remplacera la première barre par un obstacle qu’on franchira au trot et qu’on enchainera avec les deux barres au sol suivantes.

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© Christophe Bortels

Lorsque le cheval et le cavalier sont à l’aise, on remplacera la troisième barre par un obstacle, puis en dernier on en fera de même avec le deuxième obstacle, et l’on abordera l’ensemble au galop. Comme expliqué précédemment, on peut dans un premier temps éloigner les sauts de plus de deux foulées, afin que le cavalier ait davantage de temps pour gérer son tracé. « Il est toutefois nécessaire de réaliser l’exercice en sautant bien au centre de chaque obstacle. Pour s’aider visuellement, le cavalier peut utiliser des barres de plusieurs couleurs ou placer un plot sous le milieu de la barre », conseille Virginie Caulier.

La coach et cavalière précise aussi qu’«en règle générale les chevaux sautent sans problème le 1 et le 2, mais après beaucoup ont tendance à continuer tout droit et à rater le 3e saut ». Pour éviter cela, on peut montrer la bonne direction au cheval en plaçant un couloir de barres au sol entre chaque saut. Le cavalier a aussi un rôle à jouer au niveau de ses aides en regardant l’obstacle suivant et en anticipant la réception sur le bon pied après le deuxième obstacle. « Le buste du cavalier doit accompagner le mouvement du cheval au-dessus de l’obstacle mais de façon naturelle, sans déstabiliser sa monture », précise Virginie Caulier. « L’idéal est aussi de ne pas aller trop vite dans la ligne afin de garder le contrôle. »

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© Christophe Bortels

Les bons réflexes

En cas de problème récurrent comme des dérobades, pertes de contrôle et autres, il ne faut pas hésiter à revenir en arrière, que ce soit en mettant une barre au sol à la place de l’obstacle problématique, en abordant la ligne au trot ou encore en installant un couloir de barres entre les sauts. Il faut aussi noter que l’exercice peut aider les chevaux à se réceptionner sur le bon pied ; pour ce faire, on peut par exemple prévoir une volte à la réception de chaque obstacle.

Enfin, il ne faut pas oublier de penser à franchir la ligne dans les deux sens pour que le travail soit complet et équilibré. « Souvent les chevaux ont un côté plus difficile, donc pour les mettre à l’aise il ne faut pas hésiter à commencer par le plus facile », souligne toutefois Virginie Caulier.

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !