Chanfrein derrière la verticale : l’intelligence artificielle à la rescousse ?

La problématique du cheval qui place son chanfrein derrière la verticale n’est pas facile à résoudre, notamment parce que le cavalier n’a pas toujours la conscience ou la vision de l’attitude de son cheval. Une application propose désormais d’analyser la position de l’encolure grâce à l’intelligence artificielle, de sorte à aider les cavaliers dans leur progression.

chanfrein derrière la verticale
© Ridesum

Sans forcément tomber dans des extrêmes comme le rollkür (hyperflexion forcée de l’encolure), il arrive encore souvent que les cavaliers placent (malgré eux) leur cheval dans une attitude avec le chanfrein derrière la verticale. Or, sans entrer dans les détails, on sait que cette position est inconfortable et même néfaste pour diverses raisons : elle peut entraver la vision et la respiration du cheval, elle empêche le relâchement et le bon fonctionnement musculaire, et plus globalement elle est incompatible avec une « bonne équitation ».

La difficulté est que sans professeur et/ou miroir, les cavaliers ne prennent pas toujours conscience du fait que leur cheval a le chanfrein derrière la verticale, et ne mesurent pas toujours l’ampleur du problème. C’est notamment pourquoi l’entreprise suédoise Ridesum a mis au point une application qui permet de suivre de manière objective la position de l’encolure d’un cheval monté. Pour cela, il suffit d’enregistrer ou de télécharger une vidéo au travail, ensuite grâce à une intelligence artificielle l’application fournit au cavalier une analyse détaillée incluant notamment l’angle d’ouverture ou de fermeture de l’encolure, la proportion de temps passé dans chaque attitude, etc. Sur base de ces données, l’outil fournit aussi des exercices et conseils pour améliorer progressivement l’attitude de son cheval. L’analyse de la position de l’encolure du cheval peut aussi être combinée avec celle de la position du cavalier, ce qui permet d’observer comment cette dernière peut affecter (positivement ou négativement) l’attitude du cheval.

Vraiment utile ?

Ce genre d’application ne remplace évidemment pas le suivi avec un coach, de surcroit si le cavalier manque de feeling ou de compétences pour détecter une mauvaise position d’encolure chez son cheval. On peut aussi se dire que l’application est superflue car une simple vidéo suffit pour observer si son cheval a ou non le chanfrein derrière la verticale, toutefois les données apportées par l’intelligence artificielle peuvent avoir un vrai intérêt dans le suivi de la progression. Améliorer l’attitude d’un cheval qui a tendance à s’enfermer dans l’encolure peut en effet prendre du temps, et le fait d’avoir des mesures objectives de l’angle tête/encolure ainsi que de la durée passée dans chaque position (devant ou derrière la verticale) peut être utile pour évaluer concrètement sa progression.

On pourrait aussi envisager que ce genre d’analyse soit utilisée en compétition, notamment pour aider les stewards à intervenir. En ce moment l’hyperflexion et l’attitude de certains chevaux sur les paddocks et terrains de concours font en effet débat, mais les officiels n’ont pas vraiment d’outil objectif sur lesquels se baser pour justifier leurs interventions auprès des cavaliers. L’intelligence artificielle pourrait également compléter le travail des juges de dressage, par exemple. Bref, cette technologie pourrait avoir un réel intérêt comme support dans différentes situations.

Voici un aperçu du fonctionnement de l’application Ridesum et sa fonction « AI Horse Analytics » :

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