A la rencontre des chevaux de Pairi Daiza

Aux côtés de ses lions, pandas, morses et autres 7.500 animaux, le célèbre jardin zoologique Pairi Daiza accueille aussi une quinzaine de chevaux, dont des Pure Race Espagnole arrivés il y a quelques mois. Ces équidés sont visibles à différents endroits du parc et notamment dans un paddock paradise de 4.000 m2 qui a récemment été aménagé pour eux. Grâce à ce mode d’hébergement, Pairi Daiza entend favoriser le bien-être de ses chevaux, mais aussi sensibiliser les visiteurs à leurs besoins fondamentaux. Découverte dans le parc et rencontre avec les chevaux :

Pairi Daiza
© Christophe Bortels

Asie, Afrique, Australie, Antarctique,… A Pairi Daiza, les visiteurs peuvent se projeter à des milliers de kilomètres grâce à neuf « mondes » où se côtoient des bâtiments, plantes et animaux plus exotiques les uns que les autres : rhinocéros, koalas, manchots, gorilles,… Il peut donc sembler étrange d’y croiser une espèce aussi commune que le cheval. Pourtant les équidés ont toujours été présents au sein du parc !  « A Pairi Daiza, on aime tous les animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques », nous explique d’emblée Abdallah Vandeput, responsable des chevaux au sein du parc.

Abdallah Vandeput est responsable des chevaux au sein du parc (© Christophe Bortels)

Jusqu’à présent, les équidés de Pairi Daiza étaient rassemblés au sein de la mini-ferme qui accueille huit chevaux miniatures ainsi que des ânes miniatures. Mais le parc héberge aussi depuis quelques mois six jeunes chevaux Pure Race Espagnole à la robe dorée (5 juments et un entier) qui proviennent tous d’un élevage proche de Valence. Lorsqu’on interroge Abdallah Vandeput sur le choix de cette race, il nous répond tout de go « parce que ces chevaux sont tout simplement magnifiques ! » avant de poursuivre : « De ce que j’en sais, notre patron Eric Domb a toujours été amoureux des chevaux et est tombé sous le charme de l’élevage lors d’un voyage. Il nous a fait la grande surprise de nous ramener quelques chevaux fin 2023. »

Pairi Daiza
Galeon, étalon de 3 ans, fait partie des derniers arrivés. (© Christophe Bortels)

Après une période de quarantaine obligatoire, les Pure Race Espagnole ont été présentés aux visiteurs en début d’année et sont désormais visibles la plupart du temps près de l’entrée du parc, au pied de l’iconique Tour de Cambron. C’est là qu’a été aménagé pour eux un paddock paradise de 4.000 m2 avec différentes zones dédiées entre autres au nourrissage, au repos, au jeu,… L’espace est modulable et, lors de notre visite, une partie du circuit est réservée à l’étalon de 3 ans Galeon tandis que les trois jeunes juments Tulia, Jazmin et Telura (10 mois à 2 ans) sont rassemblées dans un vaste paddock comportant quelques boxes.

Pairi Daiza
Le cheptel de Pure Race Espagnole compte trois jeunes juments : Telura, Tulia et Jazmin (© Christophe Bortels)

De par son environnement, ses aménagements et sa végétation, le paddock paradise est particulièrement esthétique. Ce n’est toutefois pas la seule raison pour laquelle le public peut voir et suivre l’ensemble du circuit : « A Pairi Daiza, on aime faire dans l’authenticité », nous explique Adballah Vandeput, qui est à l’origine du projet. « Pour l’instant le grand public a l’habitude de voir des chevaux dans de beaux paddocks carrés en herbe alors qu’à l’état sauvage, ils évoluent dans différents espaces et surfaces en empruntant toujours le même chemin – d’où le concept de paddock paradise créé par Jaime Jackson. A mes yeux, c’était la meilleure façon de sensibiliser le public – équestre ou non – au fait que les chevaux ont des besoins spécifiques et réclament de l’attention. »

Pairi Daiza

Le responsable chevaux du parc nous montre par exemple que le paddock paradise présente différents sols comme de l’écorce, de la terre, du sable ou encore de la pierre de lave abrasive qui permet d’entretenir naturellement les pieds nus des chevaux. Des pierres de sel, filets à foin et friandises sont également disséminés tout au long du parcours pour nourrir les chevaux en plus des zones d’herbe. « On a gardé une butte qui existait déjà et sur laquelle on a aménagé un escalier naturel et une rampe pour redescendre ; les chevaux adorent ça ! », ajoute Abdallah Vandeput. « Au bas de la butte on a également créé un chemin qui incite les chevaux à slalomer et ralentir lorsqu’ils descendent. Tout cela permet d’occuper les chevaux, de les faire bouger et d’éveiller leurs sens car ils sont d’un naturel curieux. »

Pairi Daiza
Nathalie Dehoux, intervenante extérieure, aide les équipes du parc à manipuler et désensibiliser les jeunes chevaux (© Christophe Bortels)

Entièrement conçu et aménagé par les équipes du parc pendant les 4 semaines de fermeture annuelle, le paddock paradise continue à évoluer pour s’adapter aux besoins des équidés. Pour accueillir ceux-ci dans les meilleures conditions, Pairi Daiza a aussi fait appel à l’expertise et aux connaissances de Nathalie Dehoux, propriétaire d’une écurie dans la région (Ecurie de la Passion). Elle se charge notamment de former les équipes aux manipulations des chevaux. « L’idée n’est pas de les dresser pour les spectacles ou autres car nous voulons que nos chevaux gardent un comportement le plus naturel possible, cependant vu l’environnement dans lequel ils vivent il est nécessaire de les habituer aux interactions avec d’autres animaux et de les désensibiliser à la foule », explique Abdallah Vandeput.

Ce travail de désensibilisation est également effectué avec les chevaux miniatures. Lorsqu’il fait bon, ils évoluent en effet en liberté dans différents endroits du parc, pour le plus grand plaisir des visiteurs… et des chevaux eux-mêmes comme on peut le constater en observant Luz se promener dans la mini-ferme ! Des paddocks spécifiques sont réservés dans cette mini-ferme pour les ânes et chevaux miniatures, mais ceux-ci peuvent également profiter du paddock paradise en alternance.

Pairi Daiza
Dora, fille de Malta, est née au parc il y a quelques mois (© Christophe Bortels)

Les chevaux espagnols, quant à eux, ne sont pas cantonnés aux 4.000 m2 du circuit au pied de la Tour de Cambron. Ils ont la possibilité d’évoluer dans la vaste savane des éléphants lorsque ceux-ci n’y sont pas, et des boxes ont également été construits récemment au sein de la mini-ferme. C’est là que nous rencontrons Malta, jument de 5 ans, et sa pouliche Dora née il y a environ deux mois. Sans dévoiler davantage de détails, le cheptel devrait encore s’agrandir prochainement, notamment pour apporter de la compagnie à Galeon, actuellement seul entier.

Des rencontres entre le public et les chevaux sont organisées au pied de la Tour de Cambron presque tous les jours. (© Christophe Bortels)

En plus de présenter ses chevaux à différents endroits du parc, Pairi Daiza multiplie aussi les possibilités de contact avec les visiteurs en organisant tous les après-midi une rencontre dans la piste au pied de la Tour de Cambron. Il n’est pas question de spectacle chorégraphié mais simplement de moments en liberté où l’on peut observer les chevaux interagir entre eux et avec d’autres espèces du parc comme les coqs, rapaces, chèvres… Abdallah Vandeput confie que ces rencontres – et plus largement la présence d’équidés dans le parc – ont pour vocation de transmettre un message important aux yeux de l’équipe du parc : l’amour des animaux. « Le cheval a toute son importance ici car c’est un animal que tout le monde connait, qui est sensible au comportement des humains et aime être chouchouté, donc c’est plus facile de faire passer ce message avec lui qu’avec un animal sauvage par exemple. »

Pour en savoir plus sur Pairi Daiza, rendez-vous sur le site internet du parc.

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !