Cheval convalescent : comment préserver son moral ?
Gérer un cheval convalescent implique de s’occuper de sa santé physique, mais aussi de son moral. Plusieurs protocoles de guérison s’accompagnent en effet de restrictions des mouvements et de longues périodes en boxe, ce qui peut susciter de l’ennui, de la frustration et d’autres types de mal-être chez le cheval. Voici quelques astuces pour préserver au maximum le moral d’un équidé convalescent, et par la même occasion se donner toutes les chances de réussir sa guérison :
Opération, tendinite, fracture,… La guérison de certaines blessures ou maladies peut malheureusement impliquer de longues périodes de convalescence pour les chevaux, et celles-ci impliquent souvent dans un premier temps une immobilisation au boxe. Que l’équidé soit habitué ou non à y vivre, l’enfermement 24 heures sur 24 (ou presque) peut avoir des conséquences néfastes sur le physique (coliques, fonte musculaires,…) mais aussi sur le moral du cheval. Un cheval enfermé au boxe est en effet plus enclin à développer des comportements indésirables comme des stéréotypies ou de l’agressivité, et il ne faut pas non plus négliger le fait que le moral joue souvent un rôle à part entière dans la guérison.
On peut heureusement mettre en place quelques petites choses simples pour entretenir cet aspect chez le cheval convalescent. Les conseils ci-dessous sont à adapter en fonction de vos possibilités et surtout de l’état physique du cheval, il ne faut donc pas hésiter à demander conseil auprès du vétérinaire au préalable. La clé est aussi d’observer les réactions de votre compagnon et de rester à son écoute pour identifier ce qu’il préfère et répondre au mieux à ses besoins.
Prolonger les périodes d’alimentation
Qui dit convalescence dit généralement modification de l’activité, et donc de l’alimentation. Le vétérinaire ou nutritionniste saura vous conseiller au mieux sur les adaptations à faire en fonction de la pathologie de votre cheval. Si celui-ci reçoit du grain, l’apport sera généralement diminué pendant la période de repos, tandis qu’on privilégiera les fourrages.
Le cheval étant un herbivore, son alimentation doit en effet se baser sur l’herbe et/ou le foin, qui doivent idéalement être accessibles (presque) en continu. A moins d’une indication médicale contraire, il est très important de respecter cela aussi lorsque le cheval est au repos afin d’éviter les problèmes tels que les coliques ou les ulcères. Par ailleurs, multiplier les apports de fourrage sur la journée permet d’occuper le cheval, et donc de lutter contre l’ennui lorsqu’il est enfermé au boxe.
On peut même augmenter la durée des repas avec la même quantité de fourrage en utilisant des dispositifs « slow feeding » qui ralentissent l’ingestion : filets à mailles resserrées, ratelier à poser dans les mangeoires, sacs ou balles percés,… Attention toutefois à rester attentif à la façon dont les chevaux réagissent face à ces outils, car ceux-ci peuvent parfois entrainer de la frustration ou du stress.
Multiplier les visites
Si vous en avez l’occasion, essayez d’offrir à votre cheval plusieurs visites par jour, par exemple en passant le voir avant et après votre travail. Vous pouvez aussi déléguer une visite par jour à une connaissance ou un autre propriétaire de l’écurie que votre cheval connait et dont il apprécie la présence. Cela peut être utile pour dispenser d’éventuels soins, mais aussi pour surveiller l’état de santé de l’équidé et rompre son ennui. N’oubliez toutefois pas qu’un cheval convalescent peut avoir besoin de repos, donc essayez aussi de respecter cela et d’adapter la longueur de vos visites pour que celles-ci restent agréables.
Apporter de la compagnie et des distractions
Un boxe n’est pas l’autre, et cela peut jouer fortement sur la façon dont la période d’enfermement est vécue par le cheval convalescent. L’idéal est de pouvoir offrir à ce dernier un hébergement qui lui permet de voir des congénères ou mieux, de les sentir ou les toucher, par exemple à travers une paroi ou une grille. Il est toutefois important de choisir des voisins qui s’entendent bien, sans quoi les contacts pourraient être néfastes – voire dangereux.
A défaut de contacts avec des congénères, on peut aussi offrir à son cheval convalescent un peu de divertissement grâce à une fenêtre, des jouets de boxe (alimentaires ou non), de la musique ou encore un animal de compagnie (poule, chèvre,…). Mais là aussi il est important de bien peser le pour et le contre entre les inconvénients et les bénéfices que peuvent apporter ces éléments – surtout s’ils sont inconnus. Être immergé dans un environnement animé ou vivre avec un compagnon d’une autre espèce peut par exemple être distrayant pour certains chevaux, et stressant pour d’autres.
La règle d’or est de si possible intégrer les nouveautés progressivement, et de toujours surveiller si le cheval y répond positivement ou non. Dans certains cas, il peut tout simplement arriver que la réaction soit de l’indifférence.
Offrir des moments de bien-être
Comme expliqué plus haut, il est intéressant de multiplier les visites si le cheval est confiné au boxe, mais encore faut-il que ces moments soient qualitatifs. Essayez dans la mesure du possible de ne pas vous limiter aux soins qui peuvent être désagréables pour le cheval ; offrez-lui aussi des moments de bien-être. En fonction de l’équidé et de ce dont il souffre, il peut s’agir de gratouilles au garrot, d’un pansage adapté, de massages ou pourquoi pas d’une séance de shiatsu (avec l’aval du vétérinaire). Concentrez-vous sur les gestes qui font du bien, et en dehors des soins évitez les zones qui peuvent être délicates ou sensibles.
Si par la suite votre cheval est autorisé à sortir quelques minutes en main, privilégiez l’extérieur et proposez-lui pourquoi pas une séance de broutage, à condition que cela ne compromette pas votre sécurité et celle du cheval. Un boxe avec un petit paddock attenant peut aussi être une option idéale pour offrir progressivement du mouvement au cheval et préserver son moral, mais ces hébergements sont hélas encore peu répandus.
Veiller au moral de son cheval convalescent revient à mettre toutes les chances de son côté pour qu’il guérisse au mieux, tout en maintenant voire renforçant la relation qu’on entretient avec lui . Même si les périodes de repos sont rarement agréables, essayez donc de les mettre à profit pour mieux connaitre votre compagnon et faire en sorte qu’il apprécie encore plus votre présence !