Belles histoires et ambitions olympiques pour les cavaliers Adeps

Cette semaine, l’Adeps et la LEWB ont mis à l’honneur quelques-uns de leurs meilleurs cavaliers de haut niveau lors d’une rencontre à Gesves. L’évènement a permis de revenir sur les performances passées et de découvrir de belles histoires derrière les différents parcours. Les ambitions pour 2024 ont également été abordées, et bien évidemment les Jeux olympiques de Paris étaient dans toutes les bouches. Récit et réactions des cavaliers Adeps :

cavaliers Adeps
© Christophe Bortels

La Belgique ne manque pas de cavaliers talentueux, aussi bien dans le Nord que dans le Sud du pays ! En Fédération Wallonie-Bruxelles, on compte par exemple pas moins de 15 jeunes talents, 9 espoirs sportifs et 16 sportifs de haut niveau reconnus comme tel et soutenus par l’Adeps (Administration générale du Sport). En plus de leurs performances individuelles, plusieurs d’entre eux ont contribué ces derniers mois à la qualification historique des équipes belges de complet, dressage, para-dressage et jumping pour les prochains Jeux olympiques à Paris. C’est notamment pourquoi l’Adeps, en collaboration avec la LEWB, a décidé les mettre à l’honneur à Gesves en début de semaine.

cavaliers Adeps

Au total, sept cavaliers Adeps des quatre disciplines olympiques étaient présents pour recevoir une photo souvenir et les félicitations de l’Adeps. L’évènement a surtout permis de souligner que la Fédération Wallonie-Bruxelles dispose d’un beau vivier de talents équestres dont le vice-champion du monde d’obstacles Jérôme Guéry, la multimédaillée en para-dressage Michèle George, la numéro 15 mondiale de complet Lara de Liedekerke-Meier ou encore la jeune championne d’Europe children Clémentine Lux. Derrière ces succès se cachent aussi très souvent de belles histoires comme l’évolution de la dresseuse Charlotte Defalque et son cheval Botticelli des jeunes chevaux jusqu’aux championnats du monde, l’ascension de Cyril Gravilovic et Elmundo de Gasco jusqu’à leur premier championnat d’Europe de complet seniors en 2023, la longévité au plus haut niveau d’obstacles de Grégory Wathelet ou encore la détermination de Barbara Minneci, devenue paraplégique et qui a repris goût à la vie grâce au para-dressage.

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Charlotte Defalque et Larissa Pauluis (© Christophe Bortels)

A l’aube de 2024, ces cavaliers ont évidemment le regard tourné vers les prochains Jeux olympiques et ont confirmé leur ambition d’être de la partie à Paris. Certains ont déjà plusieurs olympiades à leur actif mais leur rêve de participer et briller aux Jeux semble intact. Contrairement à Tokyo où sa qualification était tombée un peu en dernière minute, la dresseuse Larissa Pauluis abordera par exemple Paris avec davantage de préparation, et deux chevaux capables de s’aligner sur ce genre d’épreuve. « Je continue ma route avec mes deux chevaux Flambeau et Valentin, le but est qu’ils soient prêts au même niveau pour Paris d’ici 6 mois pour avoir ma propre réserve si besoin. D’ici là, on va continuer ce qu’on a fait cette année avec des concours internationaux et des Coupes du monde régulières. L’objectif serait de faire un top 8 en équipe, c’est certain. Au niveau individuel je vise un Top 15, et un Top 12 serait génial. J’ai terminé 16e au championnat d’Europe et je pense que le niveau sera à peu près équivalent. »

Lara de Liedekerke-Meier (© Christophe Bortels)

Lara de Liedekerke-Meier devrait elle aussi arriver mieux armée à Paris qu’à Tokyo, où elle avait malheureusement dû abandonner à cause d’une petite blessure de son cheval après le dressage. La cavalière de complet a qualifié pas moins de 5 chevaux pour les Jeux 2024 (Origi, Formidable, Hooney d’Arville, Hermione d’Arville et Ducati d’Arville), ce qui lui laisse l’embarras du choix : « Aujourd’hui c’est impossible de dire quel cheval je choisirai, d’ailleurs je n’aurai peut-être plus le même choix en juin-juillet. Je ne sais pas si je serai à l’abri des blessures mais je vais essayer d’écouter mes chevaux et de faire le meilleur planning pour chacun d’entre eux. Même s’il y aura une préparation particulière pour Paris et que les Jeux comptent beaucoup, j’ai envie d’ouvrir la saison et de la voir dans son entièreté. Mon coach mental m’a conseillé de ne pas tout centrer sur une compétition car si on n’y aboutit pas, la déception est tellement forte que c’est difficile de reconstruire sur l’avenir. J’espère arriver en pic de forme aux Jeux, mais j’ai un tel piquet que j’essaye aussi de me dire qu’il y aura d’autres objectifs avec d’autres chevaux. »

Des rêves sur le point de se concrétiser

Quelques-uns des cavaliers présents à Gesves pourraient aussi décrocher leur première participation olympique l’an prochain, comme l’athlète de complet Cyril Gavrilovic. « Je rêve d’aller aux Jeux olympiques depuis que j’ai 4 ans, je me lève tous les matins pour ça et je travaille encore plus qu’avant pour y arriver », confie le cavalier qui est basé à Bordeaux.

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Cyril Gravilovic (© Christophe Bortels)

Les Jeux olympiques de Paris pourraient aussi être les premiers de Charlotte Defalque, cavalière qui a la particularité de mener de front carrière équestre et professionnelle. La jeune femme vient toutefois de réduire son emploi à un mi-temps pour se consacrer davantage aux chevaux dans les prochains mois : « J’ai libéré du temps mais je l’ai rempli avec autre chose, puisque j’ai acheté un jeune cheval de 3,5 ans dont la maman est la sœur de Botticelli ! Mes journées ne sont donc pas plus courtes qu’avant, mais elles sont plus intensives d’un point de vue équestre et j’ai du temps pour peaufiner mes entrainements et d’autres choses. »

Botticelli, le cheval de Charlotte Defalque, aura 18 ans l’an prochain mais son âge ne devrait pas être un obstacle pour le couple. « Je touche du bois mais c’est un cheval qui n’a jamais eu de problème. Il est en top forme, y compris au niveau mental. Ca fait plus de dix ans que je le monte, je le connais par cœur et on a appris à le manager. En termes d’entrainement on a des périodes un peu plus poussées que d’autres, par exemple en préparation d’une compétition, ensuite les dix jours qui suivent l’échéance on reste plus sur du stretching ou footing. »

Jérôme Guéry compte sur Quel Homme de Hus

Si tout se passe bien, Jérôme Guéry devrait lui aussi emmener un cheval de 18 ans à Paris. Le cavalier d’obstacles compte en effet sur son fidèle Quel Homme de Hus, qui devrait bientôt revenir à la compétition après une petite blessure qui l’a tenu éloigné des concours depuis près d’un an. « Quel Homme est vraiment en grande forme, il travaille depuis plusieurs mois aux trois allures, il va recommencer à sauter et reprendra la compétition en février à Oliva », précise Jérôme Guéry. « On aurait pu recommencer plus tôt mais l’objectif avec lui est clairement Paris depuis le début, donc on veut essayer de le ramener crescendo au top de sa forme pour le jour J. Pour le moment tous les feux sont au vert. Quel Homme va avoir 18 ans donc c’est un cheval d’âge mais il connait son métier et il ne force pas à sauter des grosses barres. Il faut juste qu’il retrouve sa forme physique à 100% et c’est à nous de gérer. »

Jérôme Guéry possède d’autres bons chevaux dans son piquet mais aucun n’est a priori prêt à remplacer Quel Homme, donc celui-ci reste la seule option du cavalier actuellement. « Si je ne suis pas au rendez-vous avec Quel Homme, je pense que la Belgique aura d’autres alternatives. Les Jeux restent néanmoins mon objectif principal pour 2024. A Tokyo on est revenu avec la médaille de bronze par équipe, alors on espère au minimum le même si pas mieux en équipe, et pourquoi pas une médaille individuelle ? »

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !