10 choses à savoir sur l’équitation aux Jeux olympiques de Paris

Dans moins d’un mois, les cavaliers entreront en piste pour les épreuves d’équitation aux Jeux olympiques de Paris 2024. Pour se préparer et ne rien rater de cet évènement, voici quelques informations utiles et anecdotes à savoir sur le programme, les diffusions, l’histoire, les athlètes et tout ce qui concerne les sports équestres aux JO.

équitation Jeux olympiques
© FEI

1. La troisième édition à Paris

Avant cette édition 2024, Paris a déjà accueilli à deux reprises les Jeux olympiques : c’était en 1900 et 1924, soit il y a un siècle tout juste. Les Jeux de Paris 1900 furent les premiers à comporter des épreuves équestres qui, à part le saut d’obstacles, n’avaient pas grand-chose à voir avec celles qu’on connait aujourd’hui. Les athlètes s’affrontaient par exemple lors de concours de saut en hauteur et en longueur, ou encore d’épreuves d’attelage et de modèle et allures en selle. Seules huit nations figuraient au départ de ces Jeux de 1900, et la Belgique a remporté trois médailles d’or grâce à Aimé Haegeman en saut d’obstacles, Constant van Langhendonck en saut en longueur et Georges Nagelmackers en attelage.

La création de la FEI en 1921 a ensuite changé la donne pour les Jeux olympiques de Paris 1924 et a figé les trois disciplines olympiques qui restent d’actualité : le dressage, le saut d’obstacles et le concours complet.  

2. Un cadre majestueux

Alors que les épreuves équestres de Paris 1900 et 1924 se sont respectivement déroulées sur la place de Breteuil et l’hippodrome d’Auteuil, celles de 2024 auront pour cadre le majestueux château de Versailles – qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cet endroit n’a pas été choisi au hasard, mais parce que son histoire est étroitement liée aux chevaux. La Grande Écurie et la Petite Écurie, construites au 17e siècle par Louis XIV, permettaient en effet d’héberger plus de 600 chevaux, et la Grande Écurie abrite aujourd’hui l’Académie équestre nationale.

Lors des Jeux, le château de Versailles accueillera les trois disciplines olympiques (ainsi que le para-dressage), y compris le cross du concours complet qui parcourra le parc et traversera son Grand canal grâce à une passerelle flottante. Les épreuves « en piste » comme le dressage et le saut d’obstacles se dérouleront quant à elles au sein d’un stade provisoire de plus de 16.000 sièges installé sur l’esplanade de l’Etoile royale.

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3. Dix jours d’épreuves équestres

Les épreuves équestres débuteront dès le lendemain de l’ouverture des Jeux olympiques, soit le 27 juillet, et se termineront le 6 août – soit quelques jours avant la fin des Olympiades. Voici le programme détaillé :

Concours complet :

  • 27 juillet : dressage individuel et par équipes (9h30-18h30)
  • 28 juillet : cross individuel et par équipes (10h30-15h30)
  • 29 juillet : jumping individuel et par équipes (11h-16h30) – Médailles individuelles et par équipe

Dressage :

  • 30 juillet : 1er jour Grand prix individuel et par équipes (10h-15h30)
  • 31 juillet : 2e jour Grand prix individuel et par équipes (10h-15h50)
  • 3 août : Grand prix Spécial par équipes (10h-16h30) – Médailles par équipe
  • 4 août : Freestyle individuel (10h-14h) – Médailles individuelles

Saut d’obstacles :

  • 1er août : épreuve qualificative par équipes (11h-14h)
  • 2 août : finale par équipes (14h-16h40) – Médailles par équipes
  • 5 août : épreuve qualificative individuelle (14h-18h)
  • 6 août : finale individuelle (10h-12h30) – Médailles individuelles
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4. Plusieurs canaux pour suivre les épreuves

Pour ceux qui n’auront pas l’occasion d’être sur place, il existe heureusement plusieurs façons de suivre les épreuves équestres. Celles-ci seront notamment diffusées sur les plateformes gratuites France Télévisions et RTBF Auvio, qui permettront de voir davantage d’épreuves que les chaînés télévisées des deux médias. La solution la plus sûre pour ne rien rater est cependant l’abonnement à la plateforme payante HBO Max (à partir de 5,99 euros/mois ou 59,90 euros/an) qui inclut désormais l’offre d’Eurosport et diffusera en intégralité ces Jeux olympiques 2024.

Il faut en effet souligner que ClipMyHorse.tv, qui héberge habituellement tous les plus grands évènements équestres, ne retransmettra aucune compétition des Jeux olympiques (pour des raisons de droits).

5. Près de 50 nations représentées

Les quotas olympiques prévoient environ 200 athlètes pour les sports équestres, dont 60 en dressage, 75 en jumping et 65 en concours complet. Ces trois disciplines rassembleront respectivement 15, 20 et 16 équipes composées de trois cavaliers, ainsi qu’une série d’athlètes qui concourront uniquement en individuel. Au total, 49 nations seront représentées dans les épreuves équestres olympiques et le jumping sera la discipline la plus cosmopolite avec 35 pays différents.

Anush Agarwalla représentera l’Inde en dressage. (© FEI)

Comme lors de chaque édition des Jeux, certains pays feront leur apparition dans les épreuves équestres olympiques à Paris. Ce sera par exemple le cas de l’Inde, qui s’alignera pour la première fois dans les épreuves de dressage grâce à son cavalier Anush Agarwalla. La Syrie, quant à elle, enverra pour la deuxième fois de son histoire un cavalier dans les épreuves d’obstacles : il s’agit Amre Hamcho, dont le frère Ahmad avait participé aux Jeux de Londres en 2012.

6. Quatre équipes belges, un fait historique !

Mise à jour : retrouvez ici les cavaliers belges sélectionnés pour les Jeux de Paris.

Médaillée de bronze en jumping lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo, la Belgique alignera cette année non pas une, mais quatre équipes en saut d’obstacles, concours complet, dressage et para-dressage. C’est non seulement historique pour le pays, mais c’est également un exploit global car peu de nations peuvent prétendre à une telle présence aux Jeux olympiques.

Même si l’on dit que l’essentiel est de participer, la Belgique ne devrait pas juste faire de la figuration à Paris ; elle a de réelles chances de s’illustrer individuellement comme collectivement. Les sélections seront connues ce 6 juillet mais Grégory Wathelet et Jérôme Guéry, tous deux médaillés par équipe en jumping à Tokyo, sont actuellement très en forme comme l’ont prouvé leurs derniers résultats à La Baule et Stockholm. On peut aussi citer Gilles Thomas, Olivier et Nicola Philippaerts, qui ont tous signé des victoires dans le circuit Longines Global Champions Tour cette saison, ou encore Pieter Devos et Wilm Vermeir qui ont notamment bouclé des doubles sans-faute dans la Ligue des nations cette année.

L’équipe belge médaillée de bronze en jumping à Tokyo (© FEI)

En dressage, Larissa Pauluis a réalisé une belle saison de Coupe du monde et Domien Michiels a décroché une victoire dans le circuit cette année. Flore De Winne, nouvelle championne de Belgique, est également sur la pente ascendante tandis que Charlotte Defalque enchaine les tops 10 en CDI 5* depuis le début de l’année. En complet, impossible de ne pas mentionner Lara de Liederkeke-Meier qui a qualifié 5 chevaux pour les Jeux olympiques et a récemment remporté le mythique CCI 5* de Lühmuhlen. La Belgique a aussi brillé collectivement dans cette discipline l’an dernier, notamment en remportant le circuit de Coupe des nations.

Enfin, en para-dressage, la Belgique aura comme atout la multiple championne olympique Michèle George, mais aussi Manon Claeys qui a décroché deux médailles de bronze lors de ses premiers Jeux paralympiques à Tokyo.

michele george
Michèle George (© FEI)

7. Des Jeux axés sur le bien-être équin ?

Les derniers Jeux olympiques de Tokyo avaient généré diverses polémiques autour du bien-être équin, entre autres en raison de l’euthanasie d’un cheval à l’issue du cross, d’un saignement de nez en jumping ou encore de l’attitude scandaleusement violente d’une cavalière du pentathlon moderne envers sa monture. En réaction, un groupe d’étude français a élaboré dès 2022 une liste de 46 recommandations pour veiller davantage au bien-être des chevaux lors des Jeux de Paris.

Plus récemment, le groupe GL Events qui chapeaute l’organisation des épreuves équestres olympiques a annoncé la création d’un « Comité bien-être animal » destiné à œuvrer dans chaque évènement organisé par la société. Cette dernière a aussi précisé qu’un « Horse Welfare Officer » sera présent aux JO et aura pour responsabilité de veiller à la bientraitance des équidés dès leur arrivée sur le site et jusqu’à leur départ. Cette fonction a été confiée à Richard Corde, ancien vétérinaire et actuel Président de la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC).

© FEI

8. Un format de compétition (presque) inchangé

Le nouveau format de compétition adopté pour les Jeux de Tokyo avait engendré une série de critiques avant et après les épreuves. Malgré cela, il restera d’application pour Paris. Les équipes se composeront à nouveau de trois cavaliers dans chaque discipline, ce qui veut dire que les résultats de chaque membre de l’équipe seront pris en compte pour le score total. Lorsque les nations pouvaient aligner quatre cavaliers, seules les trois meilleures performances étaient reprises.

Par rapport à Tokyo, le déroulement des épreuves sera toutefois un peu différent pour le jumping. En 2021, la finale individuelle avait en effet eu lieu avant la finale par équipe. A Paris, le programme reprendra son cours habituel avec d’abord la compétition par nations, ensuite celle individuelle.

9. Les derniers JO pour Isabell Werth, détentrice du record de médailles ?

Avec 12 médailles décrochées au cours des trois dernières décennies, la dresseuse Isabell Werth est actuellement la cavalière la plus médaillée aux Jeux olympiques. Elle a remporté un titre individuel à Atlanta en 1996 et a été sacrée championne olympique avec l’équipe allemande lors des six éditions des JO auxquelles elle a participé depuis 1992.

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Isabell Werth sera à nouveau de la partie lors des Jeux de Paris… qui pourraient être ses derniers. Après Tokyo en 2021, l’Allemande (aujourd’hui âgée de 55 ans) avait en effet déclaré qu’elle se retirerait petit à petit du haut niveau après Paris. Les dates de 2024 ou 2025 avaient été évoquées, mais rien ne semble précis pour l’instant.

10. Plusieurs champions olympiques au départ

Les sélections définitives des différents pays ont confirmé la présence d’anciens champions olympiques. Steve Guerdat, vainqueur individuel en jumping à Londres, sera par exemple de la partie tout comme Ben Maher, actuel champion olympique de la discipline, et Rodrigo Pessoa, gagnant des Jeux d’Athènes en 2004. Le numéro un mondial de jumping et champion du monde en titre Henrik von Eckermann figurera aussi au départ – et sera sans surprise l’un des favoris.

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En dressage, on pourra compter sur la présence de Charlotte Dujardin, titrée en 2012 et 2016, de Jessica Von Bredow-Werndl, actuelle tenante du titre, ou encore d’Isabell Werth, championne olympique en individuel en 1996.

En complet, la championne 2012 Sandra Auffarth et le vainqueur 2016 Michael Jung font partie de la liste allemande, tout comme la tenante du titre Julia Krajewski.

Retrouvez ici les listes définitives des participants :

Rendez-vous dès le 27 juillet pour les premières épreuves équestres de ces Jeux olympiques de Paris 2024 !

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !